Portrait d’alumni : Karline Lomi, diplômée EAU en 2014

Karline Lomi est directrice de Projets d’investissements ENR chez EDF Renouvelables. Lundi 8 mars 2021, elle s’est vue remettre le prix « Women Energy in Transition 2020 », dans la catégorie Femmes en activité, co-organisé par Dalkia et Les Echos Le Parisien Evénements. A l’occasion de cette distinction, nous l’avons contacté pour une interview. Elle partage avec vous son parcours professionnel au service de la transition énergétique.

 

Une fois diplômée de l’ensil-ensci, pourriez-vous nous parler de votre parcours professionnel?

Alors que je cherchais mon stage de fin d’études, j’ai été attirée par une annonce de stage portant sur de l’éolien en mer. C’était une première en France et cela me faisait rêver ! Je percevais, à quel point ces projets étaient innovants et devaient être très enrichissants à suivre ! Je décidais de postuler pour ce stage dans le domaine des énergies renouvelables : chargée de projet éolien en mer sur le projet de parc éolien offshore de Saint-Nazaire (44). J’entrais alors dans le monde si passionnant de l’énergie et par la même occasion, m’engageais pour la transition énergétique…que je n’ai pas quitté depuis !
A l’issue de ce stage, je me suis vue proposer un CDD d’1 an sur les mêmes missions, qui a été ensuite prolongé de 6 mois. C’est donc 2 ans que j’ai consacré à travailler sur le projet de Parc éolien en Mer de Saint-Nazaire : entre études environnementales, concertation, organisation de voyages d’études, accompagnement au développement local…
A l’issue de ces deux ans, j’ai candidaté en interne pour intégrer les équipes de développement de projets éoliens terrestres (et plus tard photovoltaïques). J’ai alors rejoint l’équipe de développement Grand-Est dans laquelle je suis restée 4 ans en évoluant progressivement dans mes missions et responsabilités, entre éolien et photovoltaïque. Le métier du développement est un métier extrêmement riche et varié, qui alterne entre travail de terrain et de bureau. Le développeur est la personne qui initie les projets d’énergies renouvelables. Ses missions sont d’identifier un site propice (via l’utilisation d’outils de cartographie puis sur le terrain), de convaincre les propriétaires fonciers particuliers ou collectivités d’accepter de louer leurs terrains pour les projets, de monter les dossiers de demandes d’autorisations administratives et d’encadrer les bureaux d’études dont les études viendront alimenter l’étude d’impact environnementale, de concevoir techniquement le projet, d’informer, de concerter et de répondre aux questions des habitants, élus locaux, associations et parties prenantes… J’ai eu l’immense chance de travailler, entre autres projets, sur un projet hors normes : le projet éolien du Mont des 4 faux, dans les Ardennes (08), l’un des plus grands en France, 63 éoliennes autorisées pour une puissance maximale de 315 MW. Au-delà de la taille de ce projet, c’est sa complexité qui m’a attirée mais également les démarches innovantes mises en place. Nous avons par exemple  mené l’une des plus grosses concertations et plus gros travail avec le territoire sur un projet éolien terrestre en France.
Enfin, depuis mai dernier, et après m’être formée à la finance d’entreprise en parallèle de mon activité professionnelle (obtention de l’International Certificate of Corporate Finance avec HEC et First Finance Institute),  j’ai intégré l’équipe des Owner’s Representative d’EDF Renouvelables, en tant que Directrice de projets d’investissements ENR.
Il s’agit désormais pour moi de piloter un portefeuille de projets d’énergies renouvelables en France (éolien terrestre et photovoltaïque au sol), de la fin de la phase du développement jusqu’à la production des premiers kWh des parcs éoliens ou centrales photovoltaïques. Concrètement je suis en charge de coordonner et animer les « équipes projets » constituées des différents services impliqués autour d’un projet (équipes du Développement, Réalisation, Gestion d’actifs, Maintenance, Direction juridique, Pôle Etudes, Contrôle de Gestion, …) de piloter les projets sur les sujets d’investissements et de suivi des risques et enfin de préparer les dossiers d’investissement (Business Plan, analyse des risques) pour les comités de décisions internes  et les dossiers de candidature aux appels d’offres de la CRE (Commission de Régulation de l’Energie) afin d’obtenir un tarif de vente garanti de l’électricité produite par une installation donnée.

 

 

 Pourriez-vous nous présenter le prix que vous venez de recevoir? 

Le prix « Women Energy In Transition » vise à encourager et à soutenir des femmes aux parcours remarquables dans le domaine de la transition énergétique. Il a été créé par Dalkia, en partenariat avec Les Echos Le Parisien Evenements et soutenu par  Femmes 3000, Elles bougent, Centrale Supélec et EPF, Bilan Carbone et le CFA Afanem. Il récompense le parcours de femmes exerçant un métier technique dans le domaine de la transition énergétique et d’étudiantes s’orientant vers ces activités, rappelant au passage que la mixité n’est pas encore acquise dans ces métiers. Pourtant, l’enjeu autour de la lutte contre le réchauffement climatique est si important qu’il nécessite tous les talents et toutes les idées!
Je suis très fière et très touchée par cette distinction qui salue mon parcours et ma personnalité. Son parcours, on le doit à soi-même, certes, mais pour un part importante aussi à toutes les personnes qui nous ont fait confiance, ont cru en nous, nous ont donné notre chance et nous ont poussé et accompagné. Merci, donc, à toutes ces personnes ! Mesdames, Messieurs, osez aller vers ce qui vous attire, je suis persuadée que c’est la curiosité et l’ouverture vers la différence qui nous aidera à relever les défis auxquels nous sommes confrontés, tout en nous réalisant véritablement. Sachez que les métiers techniques et scientifiques sont passionnants : le monde des énergies renouvelables l’est, en tout cas, assurément!

 

 

 Quels conseils donneriez-vous à nos élèves futurs diplômés?  

Je pense que vous le savez, le stage de fin d’études est très important pour entrer dans la vie active : c’est la première expérience significative que vous aurez. Choisissez-le bien ! Il vous permettra aussi de confirmer votre intérêt pour le domaine ou le métier vers lequel vous vous dirigez. Au-delà de ce conseil très terre à terre, mon principal conseil serait de suivre vos envies et vos passions, faites-vous confiance et allez vers ce qui vous attire ! Soyez curieux, vous pourriez faire de belles découvertes professionnelles qui vous permettront d’embrasser une carrière passionnante et il n’y a rien de mieux que de travailler avec passion !

 

 

 Auriez-vous un souvenir de votre passage à l’ensil-ensci à partager avec nous ?

Je garde un excellent souvenir de Limoges en tant qu’étudiante, cette ville est finalement peu connue. J’y ai rencontré beaucoup de personnes de qualité, tant à l’école que dans le tissu associatif et entrepreneurial local. On y mange aussi très bien ! 😉 C’est également la ville qui m’a permis de revenir à mes premières amours : le théâtre d’improvisation avec La Balise de Limoges ! Une super asso à suivre en tant qu’acteur ou spectateur !

 

Un petit mot pour la fin ?

La période est très compliquée pour les étudiants en ce moment, les cours sont perturbés, vous avez été privés « d’inté » et de tout ce que la vie étudiante a de plus agréable, les relations sociales sont limitées, certains sont très justes financièrement, il est difficile de trouver des stages… Je voulais simplement vous souhaiter bon courage, gardez le moral, si vous ne l’avez pas, ne vous isolez pas, parlez-en, demandez de l’aide, c’est important. Le soleil finira par revenir !

Mesdames, n’hésitez pas à candidater à l’édition 2021 du prix Women Energy in Transition (édition non lancée à ce jour), dans la catégorie « étudiantes Bac +4/5 ». Ce prix est aussi fait pour vous !

 

 

Merci Karline pour ce témoignage très inspirant 🙂