Hanaé Devos : étudiante, apprentie, et juge-arbitre internationale de roller artistique 🛼

Hanaé DEVOS, élève en 4ème de la spécialité Électronique et Télécommunications de l’ENSIL-ENSCI et apprentie au CEA CESTA est récemment devenue juge-arbitre internationale de roller artistique. À cette occasion, elle revient sur son parcours depuis ses premiers pas dans cette discipline jusqu’à l’obtention de cette prestigieuse certification.

 

Pourrais-tu partager avec nous ton expérience dans le roller artistique ?

J’ai découvert le roller artistique vers l’âge de 6 ou 7 ans, après avoir assisté à une journée portes ouvertes dédiée à ce sport. J’ai tout de suite accroché.
Il faut savoir que le roller artistique se divise en plusieurs spécialités. Il se pratique en individuel, en couple ou en équipe. Pour ma part, je me suis spécialisée en solo artistique, et plus précisément en freeskating, qui combine des éléments acrobatiques comme les sauts et les pirouettes.
J’ai commencé à participer à des compétitions de freeskating à l’âge de 12 ans, débutant par des compétitions régionales. Cette même année, j’ai également pris part à une Coupe de France, où j’ai réussi à me qualifier pour la demi-finale du championnat de France l’année suivante. Jusqu’à mes 17 ans, j’ai participé chaque année aux championnats de France. Après la période du Covid, j’ai décidé de vivre une nouvelle expérience en rejoignant une équipe de patinage de groupe. Cela m’a permis de participer à un championnat d’Europe, une aventure incroyable.

Quelle a été ta motivation pour devenir juge-arbitre ?

Quand je pratiquais, j’entraînais également aussi bien les plus petits, âgés de 3 à 4 ans que des compétiteurs. C’est un rôle que j’aimais beaucoup mais j’ai toujours été attirée par celui de juge-arbitre. Alors, lorsque j’ai arrêté le roller artistique après mon admission à l’ENSIL-ENSCI, j’ai vu cela comme l’occasion idéale de relever un nouveau défi.

 

Quelles sont les étapes nécessaires pour devenir juge-arbitre international ?

Accéder au statut de juge-arbitre international demande de franchir plusieurs étapes. Tout d’abord, il faut obtenir les diplômes nécessaires pour le niveau régional. Ensuite, j’ai passé les certifications pour devenir juge-arbitre national.
L’année dernière, j’ai franchi une nouvelle étape en obtenant les diplômes de spécialiste technique national. C’est à ce moment-là que l’on m’a proposé de postuler pour devenir juge-arbitre international. J’ai accepté et envoyé mon CV ainsi qu’une lettre de motivation à la World Skate, qui m’a sélectionnée pour passer le diplôme. L’examen s’est déroulé fin novembre à Venise, au cours d’un séminaire d’une semaine. Pendant ce séminaire, chaque participant devait assister aux conférences de son choix. Le dernier jour était consacré à l’examen, où il fallait sélectionner les spécialités sur lesquelles nous souhaitions être évaluées. J’ai choisi ma spécialité le freeskating et la danse en individuel.
J’ai obtenu les deux certifications, je suis donc officiellement juge internationale pour une durée de deux ans. Au terme de cette période, je devrai participer à un nouveau séminaire pour renouveler ma qualification.

 

Selon toi, quelles sont les qualités essentielles pour être juge-arbitre ?

Pour moi, la rigueur est une qualité primordiale pour exercer cette fonction. L’apprentissage nécessaire pour obtenir les différents diplômes est considérable. En effet, tous les règlements sont rédigés en anglais et comptent environ 60 pages chacun. En plus du règlement général qu’il faut maîtriser parfaitement, j’ai dû apprendre le règlement spécifique à mes deux spécialités, le freeskating et la danse, ainsi que celui en couple, une spécialité que je n’avais jamais pratiquée. À ce titre, mes études m’ont beaucoup aidée : être encore dans un cursus m’a permis de développer une grande capacité à assimiler des informations. De plus, à l’ENSIL-ENSCI, on nous inculque également une rigueur qui m’a été précieuse lors de mes révisions.
Justement, en lien avec l’école, une autre qualité selon moi est l’organisation. Elle m’est indispensable pour réussir à concilier mes études et mon rôle de juge, qui occupe une grande partie de mes week-ends et m’amène souvent aux quatre coins de la France.
Le sens des responsabilités est une compétence essentielle. Il faut avoir conscience que chaque note attribuée peut influencer le classement des patineurs, notamment à l’échelle internationale. Cette prise de décision demande une grande maturité.
Enfin, il faut savoir accepter la critique. Lors des compétitions, les notes que nous attribuons sont accessibles à tous. Il peut arriver que des entraîneurs contestent nos jugements, et il est important de rester professionnel face à ces situations.

As-tu un souvenir marquant à nous partager ?

Mon meilleur souvenir, et il est arrivé plus tôt que je ne l’imaginais, est le moment où j’ai appris que j’avais obtenu mon diplôme de juge-arbitre international. C’était un rêve depuis mes débuts en tant que juge-arbitre, et le voir se concrétiser a été une immense fierté.
Je tiens justement à remercier l’école et mon entreprise qui m’ont permis d’adapter mon emploi du temps pour que je puisse passer ce diplôme dans les meilleures conditions.

Maintenant que tu es juge-arbitre international, quels sont tes prochains objectifs ?

Mon prochain objectif, naturellement, est de juger une compétition internationale, même si rien n’est encore fixé pour le moment. Je me renseigne actuellement sur la possibilité de juger une Coupe d’Europe, ainsi que le Burgundy Trophy en avril en France.
Ce qui est certain, c’est que je vais continuer à arbitrer les compétitions nationales, notamment les demi-finales et les championnats de France.

 

Merci à Hanaé pour son témoignage ! 👏
Nous lui souhaitons beaucoup de succès dans ses prochains défis en France comme à l’international.