[Tech et transition écologique] NETFLUSH où comment la Low-Tech permet de diminuer sa consommation d’eau potable dans les sanitaires
C’est le mardi 14 juin, à Paris, dans l’auditorium de TF1 qu’Adèle Legros et Tristan Kérourédan, élèves-ingénieurs en 5e année de Génie de l’Eau et l’Environnement à l’ENSIL-ENSCI se sont vus décerner la 4e place du « prix jeunes pour l’environnement » EPE-TF1/LCI 2022 sur le thème de la Tech et de la Transition écologique.
Présidé par Sarah Pedroza, co-directrice générale de Hello Tomorrow, le jury était constitué d’une vingtaine d’experts, de journalistes, et de représentants d’entreprises. Les candidats, âgés de moins de 30 ans, devaient proposer une initiative concrète et originale sur le sujet de la tech. Du Low-tech au High-tech, les dossiers abordaient la transition écologique à travers l’innovation et les changements de comportements qu’elle peut susciter.
Netflush s’inscrit dans une démarche qui vise à la fois la sobriété et la résilience en eau potable. Le principe du système Netflush est simple : collecter les eaux grises de la maison et les rediriger vers les toilettes. Les eaux grises (ou eaux ménagères) brutes sont des eaux issues des douches, des baignoires, des lavabos, des lave-linges, des éviers et des lave-vaisselles.
L’innovation de ce système réside dans son adaptabilité aux maisons individuelles déjà construites. En effet, implanter un tel système dès la construction d’une maison est déjà possible ! Il existe aussi sur certains bateaux.
Netflush sera donc un système adaptatif : les eaux grises seront collectées, filtrées, avant d’être stockées à l’intérieur d’une cuve. Elles seront ensuite renvoyées dans le réservoir de la chasse d’eau des toilettes.
« Nous sommes tous les deux très touchés par l’environnement et la protection des milieux naturels. Utiliser de l’eau potable dans les toilettes, c’est tout simplement aberrant ! » commente Adèle quand on l’interroge sur la naissance de l’idée de leur projet ; Tristan ajoute que « lorsqu’on connait le niveau actuel des nappes phréatiques en France, faire ses besoins dans une ressource qui est en train de s’épuiser, cela a d’autant plus renforcé notre volonté d’agir ».
Adèle et Tristan ont notamment réalisé un sondage sur la consommation en eau des ménages : temps passé sous la douche, volume d’eau correspondant, quel volume d’eau est nécessaire pour remplir la chasse d’eau des toilettes, et ils ont constaté un réel manque de connaissance sur ces questions !
D’après l’organisation à but non lucratif “World Toilet Organization”, nous tirons entre 5 à 8 fois la chasse d’eau en moyenne par jour. Sur une année, c’est donc une moyenne 22 500 litres d’eau potable qui sont utilisés par personne. Le prix moyen de l’eau en France étant de 3,70€/m3 pour l’eau potable et l’assainissement, l’utilisation des toilettes revient donc à 332€ par an pour une famille de quatre personnes. Tristan explique « qu’il fallait donc trouver un moyen d’éliminer cette ressource si précieuse de nos toilettes. Après s’être renseignés, nous avons pensés à la réutilisation d’eaux relativement propres en sortie d’habitation : les eaux grises ! »
« Grâce à cette dotation du concours de 1000€, la prochaine étape pour nous serait de développer un premier prototype du système Netflush afin de nous lancer le plus vite possible dans l’étude des eaux stockées de la cuve. L’intérêt serait ici de prouver l’absence de tout risque sanitaire » continue Adèle.
Ils envisagent de présenter ce projet à un incubateur tel que l’AVRUL, basé à Limoges.
Cette opportunité permettrait de développer ce projet avec l’accompagnement des experts de l’AVRUL, tout en ayant un financement.
Cet argent pourrait les aider à assumer les différentes phases de tests/expérimentations du projet.
« Dans cette aventure, nous allons être rejoint par l’un de nos amis, camarade de promotion, de la spécialité Électronique et Télécommunications afin qu’il travaille sur la partie domotique (plus proche de sa spécialité) » nous confient Adèle et Tristan.
Félicitations pour cette récompense et bonne suite à Netflush pour son développement !