Matthias Monneron-Gyurits est le créateur et porteur de la startup Ecométrique, incubée à l’AVRUL et lauréat du concours Startup Battle – Édition Limoges 2022, lancé par la French Tech Limousin ; L’occasion pour Matthias de revenir sur son parcours et son passage à l’ENSIL-ENSCI.

Quel a été votre parcours universitaire ?

Je suis originaire de la région et j’ai réalisé la totalité de mon cursus universitaire à l’Université de Limoges. Étudiant à la Faculté des Sciences et Techniques en licence de chimie, dans le parcours chimie et environnement, d’abord, puis étudiant en Master 1 chimie, j’ai profité de la passerelle existante entre la FST et l’ENSIL-ENSCI, pour intégrer l’école directement en 4^e année de la spécialité Génie de l’Eau et Environnement. Et en 5^e année, j’ai également choisi de suivre en parallèle le master recherche. L’avantage à l’Université de Limoges, c’est qu’il y a plusieurs parcours possibles dans le domaine de l’eau et environnement et qu’il existe un écosystème très actif à Limoges.

Ingénieur diplômé et titulaire d’un master recherche, vous aviez déjà en tête de poursuivre en thèse de doctorat ?

Oui, je crois que c’était assez clair pour moi, du moins dès la fin de la 4^e année à l’issue de mon stage dans un laboratoire de recherche, en choisissant de suivre le double cursus en dernière année. J’ai réalisé ma thèse sur les sites et sols pollués, sous la direction d’Emmanuel Joussein, au GRESE. Après ça, j’ai poursuivi avec un post-doc toujours GRESE mais devenu depuis E2Lim, sur le suivi qualité des milieux aquatiques. Puis, j’ai occupé un autre post-doc, porté conjointement par l’IRCER et E2Lim. C’est d’ailleurs à partir de ces recherches lancées à E2Lim et à l’Ircer qu’Ecométrique est née.

Incubée depuis fin octobre 2021 à l’AVRUL, Ecométrique a déjà remporté le 1^er prix coup de pouce de la Fondation Le Roch Les Mousquetaires 2021 et le 1^er prix de la startup Battle 2022 portée par la French Tech Limousin, bravo à vous ! Pouvez-vous nous présenter Ecométrique ?

Ecométrique est une start-up dans le domaine de la métrologie environnementale appliquée à la qualité de l’eau, ayant pour but de proposer des outils innovants permettant de mesurer les micropolluants dans les eaux (pesticides, résidus pharmaceutiques, hormones, autres perturbateurs endocriniens, …). Ces outils nouvelle génération, les échantillonneurs passifs (EP), permettent d’échantillonner en continu, sur des périodes de 1 à 3 semaines, améliorant ainsi considérablement la qualité des données acquises (repré­sentativité accrue et limites de quantifications abaissées).

Spécialisé dans l’échantillonnage passif donc, Ecométrique place au cœur de ses préoccupations l’amélioration continue des technologies existantes. En partenariat avec le laboratoire E2Lim de l’université de Limoges, le volet Recherche & Développement occupe donc une place prépondérante dans notre stratégie à long terme.

La création officielle de la startup est prévue pour le 1^er février, et je suis accompagné de 2 associés, Gilles Guibaud, directeur d’E2Lim et Robin Guibal, enseignant-chercheur à l’ENSIL-ENSCI. 

Dans un premier temps, nous allons pouvoir commercialiser nos échantillonneurs aux gestionnaires de l’eau, comme les agences de l’eau par exemple, en proposant la pose et la dépose de l’échantillonneur, l’analyse et les interprétations. Dans un second temps, sur une partie R&D, nous développerons nos propres échantillonneurs à destination notamment d’effluents industriels.

L’objectif pour nous est de démocratiser l’utilisation d’échantillonneurs passifs pour mieux diagnostiquer la qualité de l’eau.

Quel conseil donneriez-vous à nos élèves futurs diplômés ?

Je dirais de profiter de ses études pour être curieux, notamment vis-à-vis de ce qui se fait côté recherche, prendre le temps de comprendre et analyser, se questionner… Car, c’est de la recherche que naissent les innovations et l’amélioration de process et technologies existants.

Et pour finir, auriez-vous un souvenir de votre passage à l’ENSIL-ENSCI à partager avec nous ?

Mon souvenir le plus marquant reste pour moi mon expérience internationale en Nouvelle Zélande. Parti avec plusieurs camarades de l’école, j’ai réalisé mon stage de 4^e année dans un laboratoire de recherche de l’Université d’Auckland. C’est d’ailleurs à mon retour, lors de la soutenance de stage, que Geneviève Feuillade et Virginie Pallier m’ont proposé d’opter pour le double parcours Master Recherche ; elles avaient décelé en moi le futur chercheur !

Merci à Matthias pour son témoignage passionnant !

Pour aller + loin : https://ecometrique.com/

Pour voir et revoir le pitch de Matthias pour la startup battle 2022 :

https://www.youtube.com/watch?v=gtzpIEX9rfA&list=PLfvtuTPCbMaC6sbk8uWPxhKy5-cby1xpN&index=5